Greenwashing ou arme ultime pour lutter contre le réchauffement climatique ? Planter des arbres semble, sur le papier, la solution miracle pour aider notre planète à mieux respirer. Mais est-ce viable et durable ? Arcachon Ecotours tente d’y voir plus clair.
Les opérations de reforestation massives s’enchainent ces derniers années : Le 29 juillet 2019, l’Ethiopie annonçait avoir planté 353 millions d’arbres en 12 heures. Quelques jours plus tard, la Birmanie affichait un total de quatre millions d’arbres plantés. En 2017, l’Inde parlait de 66 millions de végétaux plantés en 24 heures. Et il est clair, pour la communauté scientifique, que ces opérations peuvent faire la différence.
Dans une étude parue dans la revue Science en Juillet dernier, les chercheurs ont estimé que 900 million d’hectares de couvertures arborées supplémentaires pourraient pousser sur la Terre. Cela pourrait contribuer à absorber les deux tiers du carbone présent dans l’atmosphère.
Il y a donc suffisamment de place sur Terre pour planter des arbres capables d’absorber ce carbone présent dans l’atmosphère. Où ça ? La moitié des zones ainsi reboisables, selon l’étude, se trouvent dans six pays : Russie, Etats-Unis, Canada, Australie, Brésil et Chine.
Selon ces mêmes scientifiques, une reforestation de l’ordre d’un milliard d’hectares «est absolument atteignable dans le climat actuel». La restauration des écosystèmes est en effet «la solution la plus efficace à notre disposition pour contrer le changement climatique». Il semble donc nécéssaire que les gouvernements prennent ceci en compte dans leurs stratégies nationales contre le changement climatique.
Une chose est sûre : pour limiter le réchauffement climatique, il faut réduire nos émissions de CO2. Planter des arbres peut donc aider grandement à absorber le dioxyde de carbone. En effet, ils en ont besoin pour vivre. Par photosynthèse, ils transforment le CO2 en oxygène.
Dénonçant une solution trop facile, des voix s’élèvent depuis quelques temps. Il ne faudrait pas planter l’arbre pour cacher la forêt : celle de la destruction d’autres arbres dans d’autres forêts. Avant de planter donc, ne serait-il pas également utile d’arrêter de brûler nos énergies fossiles et surtout songer à protéger les forêts existantes. D’après l’étude de 2015 de Thomas Crowther, 15 milliards d’arbres disparaissent chaque année, notamment du fait de l’agriculture.
Attention donc à l’effet vitrine de ces grandes opérations de reforestation. Il faut avant tout, dès maintenant, réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, comme le préconise le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport.