Ces monstres des mers ne font pas l’unanimité côté environnement. C’est le moins que l’on puisse dire. Les paquebots de croisière envahissent tous les ports, même les plus petits. Et sont montrés du doigt en matière de pollution. A raison ou à tort ? Et si pollution il y a, ça se soigne, docteur ? Arcachon Ecotours vous en dit plus…
La réponse est simple : OUI, les paquebots polluent. Beaucoup. Quelques chiffres qui glacent un peu le sang, pour vous rendre compte ?
Si la pollution est à son apogée dans les ports, ce n’est pas mieux sur les mers puisqu’en Méditerranée, contrairement à l’Europe du Nord, aucune législation n’impose l’utilisation d’un carburant moins polluant.
Comme expliqué dans cet article de Ouest France, une étude a été menée dans le port de Marseille.
FNE et Nabu (ONG Allemande) ont mesuré une pollution « de fond », en l’absence de paquebot, de 3 000 particules fines entre 20 nanomètres (milliardièmes de mètres) et 1 micromètre (millionième de mètre) au cm3.
Mais quand le paquebot est à l’escale, ce taux atteint jusqu’à 6 000 particules fines au cm3, en fonction du vent… et 200 000 au cm3 dans le panache de fumée, souligne-t-il.
La plupart des paquebots récents sont désormais équipés de scrubbers, des systèmes de lavage des fumées qui réduisent de 90 % les émissions d’oxydes d’azote et de soufre, et les microparticules supérieures à 100 nanomètres.
Ces scrubbers permettent ainsi de naviguer partout avec du fioul lourd, même dans les zones d’émissions contrôlées (Émission Control Area définies par l’Organisation maritime internationale), comme en Baltique et mer du Nord.
Mais petit souci : Pour les particules plus fines, la technologie n’existe pas, de l’avis des scientifiques.
Ici, tout est question de volonté. L’an dernier, l’ONG Transport & Environment a demandé à l’Union européenne d’étendre la zone d’émission contrôlée de soufre (SECA) – qui contraint depuis 2015 les navires à utiliser un carburant dont la teneur en soufre ne peut pas excéder 0,1 % – à toute l’Europe, car aujourd’hui elle ne concerne pas les ports du bassin méditerranéen.
L’ONG a également demandé d’accélérer la transition vers des «ports à zéro émission» en misant sur l’électrification des quais. Et d’en appeler aussi aux municipalités qui «interdisent à juste titre les voitures diesel», mais qui «accordent toujours un laissez-passer aux compagnies maritimes qui menacent la santé des croisiéristes et des riverains».
BONNE NOUVELLE ! Depuis le 1er janvier, les compagnies maritimes et les armateurs du monde entier ont obligation de faire tourner les moteurs avec un carburant qui contient nettement moins de soufre : 0,5 %, contre les 3,5 % autorisés actuellement. L’objectif de l’Organisation maritime internationale est de réduire les émissions de gaz à effet de serre des 120 000 navires commerciaux et paquebots qui sillonnent les mers du globe.
Autre bon point : Le gaz naturel liquéfié fait l’actualité des bateaux de croisière. Les bateaus émettent alors de 20 % de CO² et 95 % de particules fines en moins, et ne rejette aucun soufre.
La capitale girondine n’est pas en reste en la matière. En Décembre 2019, une charte des bonnes pratiques environnementales pour la croisière a été signée par la ville, la métropole, le pilotage de la Gironde et le port de Bordeaux.
Deux mesures phare :