Des îles de plastique, des vortex de déchets, des continents de pollution dans les mers et océans. Chaque année, 8 millions de tonnes de plastique finissent à l’eau. Mais d’où vient tout ce plastique ? Plus uniquement des continents et des terres, contrairement à ce que l’on croyait…
La pollution des mers, il ne faut surtout pas se voiler la face, ne vient QUE d’activités humaines. Les éléments d’origine naturelle comme les arbres, les algues ou les carcasses d’animaux ne sont pas considérés comme des déchets aquatique, puisqu’ils font partie du fonctionnement normal de l’écosystème.
Mais, pour bien comprendre de quoi l’on parle :
Selon Surfrider, un déchet aquatique est généralement défini comme « tout matériau ou objet fabriqué utilisé au profit de l’humanité qui est directement ou indirectement jeté ou abandonné dans les milieux aquatiques« .
On considère que ces déchets flottants, échoués ou immergés sont solides et persistants. On peut également classer les déchets en fonction de leur taille, ainsi les plus gros seront appelés « macro-déchets » et les plus petits « micro-déchets ».
Les cours d’eau constituent l’une des sources principales de déchets provenant de l’intérieur des terres vers le littoral.
En traversant de nombreux terrains agricoles, industriels ou agglomérations urbaines, ils drainent de multiples éléments que l’on retrouvera ensuite en mer.
Mais ce sont les fleuves asiatiques qui sont désormais pointés du doigt.
En effet, selon une étude allemande de 2018, il semblerait que 90 % des déchets plastique retrouvés dans les océans proviendraient en fait de seulement dix cours d’eau asiatiques et africains. En tête de classement, on retrouve le fleuve Yang-Tsé, en Chine.
La Chine, est la grande gagnante de cette affreuse course aux déchets puisque ce pays serait responsable de 27,7% des déchets mal gérés. Devant l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam, le Sri Lanka et la Thaïlande.
Un problème de collecte mal gérée qui pousse les déchets abandonnés près des côtes ou des fleuves à atteindre régulièrement les océans, poussés par les vents ou les eaux.
Selon les chercheurs de cette étude allemande, ces fleuves seraient responsables de la pollution plastique des océans du fait des populations importantes vivant sur leurs rives. Et de la combinaison avec une mauvaise collecte des déchets dans les pays dans lesquels ils se trouvent.
Ces fleuves sont également les plus importants du monde avec un fort débit hydraulique.
Figurent dans cette liste, après le Yang-Tsé :
Selon les scientifiques, ces dix fleuves seraient responsables de 88 à 95 % de la déverse océanique mondiale de déchets en plastique de toutes les tailles.
« Plus il y a de déchets dans un bassin versant, plus le plastique finit dans la rivière et prend la route de la mer. Cibler ces dix cours d’eau pourrait permettre de diviser par deux l’apport en plastique de leurs bassins versants. Pour y parvenir, il serait nécessaire d’améliorer la gestion des déchets et de sensibiliser le public à la question », a expliqué Christian Schmidt, le responsable de l’étude allemande.
Les scientifiques prévoient également d’examiner le temps nécessaire aux débris de plastique pour atteindre l’océan après avoir été jetés dans un cours d’eau afin de mieux identifier les moyens d’action.
Il est primordial de distinguer deux types de pollution marine :
Le grand vortex de déchets du Pacifique est ainsi composé pour moitié de filets de pêche (en masse), estime une équipe qui a publié une étude dans Scientific Reports en 2018.
L’océanographe Laurent Lebreton, l’un des auteurs de cette étude, raconte avoir trouvé dans le Pacifique d’énormes amas de filets créés par les pêcheurs, appelés « dispositifs de concentration de poissons », dans le but d’attirer les poissons.
« Souvent ils ne les récupèrent pas et les perdent. On en a retrouvés de plusieurs tonnes. Tout le monde parle de sauver les océans en arrêtant les sacs en plastique, les pailles et les emballages à usage unique. C’est important, mais nous quand on part dans l’océan, ce n’est pas nécessairement ce qu’on trouve », dit le chercheur.