Association Echo-Mer : plongée dans un océan d’écologie !
Interview Echo-Mer – l’association qui a tout compris en matière d’écologie : « écoute ta mer » !
Ce mois-ci, on parle « pollution des océans » avec Echo-Mer et le message est très clair : écoute ta mer ! Arcachon Ecotours vous propose une interview croisée de David Beaulieu, fondateur de l’association, et Céline Duris, responsable de l’antenne du Bassin d’Arcachon, qui font de l’écologie une belle mission humaine.

David Beaulieu porte les messages de l’association Echo-Mer
Bonjour à tous les deux ! La sauvegarde des océans, c’est le fer de lance d’Echo-Mer depuis toujours. On vous laisse l’expliquer aux lecteur d’Arcachon Ecotours ?
David Beaulieu : « Bonjour et merci de nous donner la parole sur ce sujet crucial. J’ai en effet fondé l’association Echo-Mer dans un but : faire émerger la notion d’écologie (on en était à peine aux balbutiements en 2001) et incarner cela par des actions très concrètes au niveau des océans. Parce qu’on part du postulat que tout va à la mer, déchets visibles comme invisibles. Les enjeux de sensibilisation du grand public et des entreprises sont donc énormes ! »
Céline Duris : « Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. Ensuite, c’est celui que l’on revalorise. Il est donc essentiel d’apporter des connaissances aux citoyens. Le faire par le biais d’une association comme Echo-Mer a beaucoup de sens pour moi. »
Comment est venu votre déclic en matière d’écologie ?
DB : « Je n’ai jamais été très bon élève, étant plus jeune, mais j’étais décidément un amoureux de la nature. J’ai commencé à travailler en tant que cuisinier marin sur des bateaux de luxe, puis en tant que marin, dans le convoyage de bateaux de course. C’est dire à quel point j’ai pu être confronté aux problématiques de pollution des océans et d’appauvrissement de la biodiversité ! Et puis un beau jour, lors d’une traversée de l’Atlantique, quelque part entre Newport (Etats-Unis) et Hendaye, j’ai eu ce déclic. Ou plutôt cet écho : quand la mer te demande de t’engager et de la protéger, tu écoutes et tu mets le cap sur ce projet associatif car tu n’as plus que ça en tête. Très vite, Echo-mer est née à La Rochelle ! »
CD : « Dans ma tête à moi, il y a toutes ces valeurs d’écologie et de solidarité que je veux laisser à mes enfants. C’est mon moteur ! »

Ecoute ta mer !
En agissant pour la préservation des océans, et l’écologie plus largement, quel regard porte Echo-Mer sur l’évolution des pratiques environnementales ?
DB : « Au départ, Echo-Mer a par exemple enquêté sur les pratiques environnementales des chantiers nautiques de la Rochelle. Nous voulions nous appuyer sur ces constats pour mettre en place nos premières actions de pédagogie. Au fur et à mesure, on s’est aperçu qu’on pouvait jouer un vrai rôle auprès des gens qui n’ont pas de solutions face à la pollution des océans.
Nous avons par exemple accompagné le port de plaisance de La Rochelle vers sa mise en conformité pour éliminer correctement ses déchets nautiques toxiques, avec un incinérateur adapté par exemple. Avant, ces déchets étaient éliminés comme de simples ordures ménagères. Aujourd’hui, c’est 50 tonnes de déchets toxiques qui sont gérées de manière adéquate sur la zone technique du port.
J’aime bien citer Jean Jaurès, qui disait que le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. Echo-Mer et l’écologie, c’est ça : partir d’une utopie vers la réalité, d’un message vers son déploiement concret. Aujourd’hui, les pratiques environnementales vont, fort heureusement, dans ce sens ! »
CD : « Exactement. C’est intéressant de noter que les pratiques convergent vers un objectif commun. Nous, on vous parle de préservation des océans avec Echo-Mer, mais finalement, ce qu’on cherche avant tout, c’est un cercle vertueux de bonnes actions à tous les niveaux… avec les bonnes personnes. C’est pour ça que je collabore avec l’ESAT Arca-Baie à Gujan-Mestras par exemple : derrière la revalorisation des poches ostréicoles, il y a des femmes et des hommes. Et pas n’importe lesquels : celles et ceux qui en ont le plus besoin. C’est ça, l’économie sociale et solidaire. »
DB : « Oui, il faut initier ces cercles vertueux. Reprenez par exemple notre action auprès de la ville de La Rochelle. Très vite, Echo-Mer a mené un combat contre les pesticides : on a demandé aux services techniques de ne plus répandre ce type de produits nocifs sur les bords à quai. Les pesticides, ça a un impact sur l’eau, la santé humaine et animale. Résultat ? La criste marine a commencé à repousser un peu partout sur les quais. C’est une plante mellifère, qui a des vertus cosmétiques intéressantes. Deux fois par an, les bénévoles de l’association la récoltent. Elle est ensuite utilisée par Solibio, une entreprise partenaire, dans la conception de produits cosmétiques bio. Un cercle vertueux, on vous dit ! »

La revalorisation des poches à huîtres, une des actions d’Echo-Mer en matière d’économie circulaire
Pour vous, c’est l’engagement humain qui fera la différence en matière d’écologie ?
DB : « Absolument ! On a réussi à mettre l’humain au cœur du projet associatif d’Echo-Mer. Le vrai fond, c’est de pouvoir compter sur des gens qui ont compris que l’écologie, c’était une histoire environnementale ET sociale. De ce socle solide découlent nos actions sur le terrain : nos interventions pédagogiques, nos projets de revalorisation des poches à huître ou de seconde vie des voiles de bateau ne seraient rien sans l’humain. »
CD : « Personnellement, je suis membre de l’association depuis 2016 et j’ai intégré l’équipée salariée en 2021 lorsque l’antenne Echo-mer est née sur le Bassin. Aujourd’hui, sur toute l’asso, nous sommes 8 permanents bien entourés puisque nous comptons sur plus de 200 bénévoles qui agissent de La Rochelle à Arcachon, de l’Île de Ré à Royan… Avec tous ces gens, on peut déplacer des montagnes (ou traverser des océans !). L’énergie humaine fait toute la différence en matière de débat écologique, alors rejoignez-nous ! »
Et le mot de la fin pour les lecteurs d’Arcachon Ecotours, ce serait quoi ?
CD : « J’aurai un discours local alors. Le Bassin d’Arcachon, c’est une sacrée économie du tourisme à laquelle il faut intégrer une réflexion plus responsable et durable. Les choses avancent petit à petit, comme le montrent les ateliers de revalorisation des déchets que j’organise régulièrement avec des acteurs clés comme l’Office du Tourisme de La Teste de Buch. Mais pas plus tard qu’hier, on a encore ramassé 3000 mégots de cigarettes jetés autour du port d’Arcachon, faute de cendriers bien placés. Pour l’avenir, j’aspire donc à une plus forte présence d’Echo-Mer dans les écoles du Bassin : c’est the place to be pour parler écologie. Les enfants et leurs familles sont réceptifs au sujet. A l’Education nationale de débloquer des budgets. »
DB : « Oui ! L’écologie, ce n’est pas la mer à boire… sans mauvais jeu de mots. Moi, j’aime avoir un message d’espoir pour les jeunes gens. L’association Echo-Mer, c’est vraiment une histoire de petites voix qu’on a su écouter. Donc mesdames, messieurs, si vous avez quelque-chose qui résonne en vous, faites-le. Tout simplement. Utopie ou pas. Et ensemble, on y arrivera. »

Pollution des plages et des océans : une sortie Echo-Mer pour nettoyer le Bassin d’Arcachon
Interview réalisée et rédigée par Marine Boissière / B-Live Communication.
Merci à David Beaulieu, fondateur de l’association, et Céline Duris, responsable de l’antenne du Bassin d’Arcachon.
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